La taxinomie (du grec taxis : rangement et nomos : loi)
est l'étude théorique de la classification, de ses bases, de ses
principes, des méthodes et des règles. A l'origine le terme
"taxonomie" (crée par A. P. de Candolle dans sa théorie élémentaire
de la botanique, 1813) ne s'intéresse qu'à la classification biologique.
Aujourd'hui on préfère appeler l'étude de la
classification des êtres vivants : systématique tandis que la
taxinomie ou taxonomie (par confusion) élargie son champ d'application aux
objets de la pensée.
Mais il existe beaucoup de synonymes pour désigner un classement :
typologie, indexation, rangement, hiérarchie, catalogue, classification (la
classification suggère la méthode tandis que le classement en est le
résultat).
De même que les mots désignant les éléments
d'un classement : critère, ordre, taxon, catégorie, classe, groupe, espèce,
famille, genre...
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Reste la question de l'utilité de la catégorisation. Pour cela,
considérons notre pensée et son fonctionnement. Ce dernier nous apprend
qu'il est nécessaire de classer les informations qui nous parviennent pour
pouvoir les manipuler.
En effet, notre cerveau simplifie nos
perceptions de l'environnement ou les réflexions de notre pensée en
regroupant par similitudes les objets ou concepts.
Dans le cas contraire, nous deviendrions totalement inefficaces de part
la quantité incroyable d'informations que nous traitons chaque seconde.
C'est pourquoi il est indispensable de
sélectionner et hiérarchiser pour pouvoir prendre une décision.
Les classements nous donnent donc une
représentation simplifiée et ordonnée de tout domaine de
connaissance.
Enfin, les classements permettent la
mémorisation de toute information. Ils sont essentiels à toutes les
étapes (acquisition, stockage, accès) et les différentes catégories dans
lesquelles vous rangerez vos propres connaissances vous aideront à ne rien
oublier.
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On commence par répondre aux questions standards : Quoi, Qui / Pour Qui,
Ou / Quand / Comment, Pourquoi. Vient
ensuite le choix d'un point de vue en rapport avec un objectif.
Par exemple si je considère toute action
comme agissante sur mon environnement, je peux classer les activités en
fonction des conséquences qu'elles entraînent.
De même un classement des personnalités sera
différent suivant qu'il sera destiné aux psychiatres, aux acteurs de théâtre
ou aux directeurs des ressources humaines. Le premier sera centré sur les
troubles de la personnalité, le second sur la réaction du public et le
troisième sur la productivité des employés.
Dans le cas de la systématique le but est de
pouvoir différencier et reconnaitre les êtres vivants, mais aussi
d'améliorer notre compréhension de l'évolution des espèces.
L'étape suivante consiste à trouver les critères de classification
et à créer des catégories (voir l'élaboration du classement des jeux vidéos et des achats).
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Au final on doit représenter les classements.
Les représentations courantes sont : les
listes, les tableaux (à 2, 3... entrées ; croisés), les
graphiques et les graphes mettant en évidence les relations
des catégories entre elles.
Quant à l'exploitation des données brutes
(listes non ordonnée d'objets avec propriétés) elles sont exploitables par
les tableurs (trient des tableaux de données et en tracent des
graphiques) et les logiciels d'analyse statistique. La statistique
permettant d'analyser les données en faisant ressortir des critères de
regroupement.
Par exemple les graphiques à deux axes de
nuages de points (où chaque point représente une donnée avec la valeur d'un
caractère en abscisse et d'un autre en ordonnée) permettent visuellement de
se rendre compte de concentration de points qui forment un groupe
indépendant des autres points et donc une catégorie.
Voir la fiche méthode à compléter pour
établir les bases d'un classement.
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Il existe aussi un autre type de classement qui s'apparente en fait à
une sélection.
Prenons l'exemple concret des oscars qui
sont décernés aux films du marché américain. Les listes ont été récupérée
sur le site Internet Movie Database sous forme de tableaux HTML. Afin
de pouvoir les manipuler on les convertit au format texte et on les trie
pour ne garder que les élus et non les nominés. On peut appeler cette étape
l'extraction-normalisation des données.
Dans un deuxième temps on effectue un
croisement entre les données pour obtenir les informations qui nous
intéressent. Dans ce cas il s'agissait d'obtenir la liste des films
vainqueurs classée par année et avec les catégories des prix obtenus.
Pour cela on met bout à bout les listes et
on rajoute un champ qui comporte un code pour chaque groupe de catégories
retenues. Ensuite on crée un tableau croisé qui élimine aussi les doublons.
Au final on obtient un tableau classé par année
des films récompensés ce qui permet d'avoir un moyen rapide d'évaluer des
films d'après leur date (toujours citée donc c'est le critère dominant pour
établir le tableau) puis leur titre et enfin les catégories de son choix.
Cependant, il n'en reste pas moins que les
oscars ne sont qu'un classement parmi d'autres et donc qu'il est important
d'utiliser aussi d'autres classements (comme je l'ai fait pour ce classement
avec au final 7 prix différents). Car c'est en effet la compilation
d'information et la diversité de leur origine qui donne plus de valeur à
un classement.
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Le classement peut aussi être élaboré à partir de vos connaissances
personnelles dans un domaine, il sera ainsi souvent empirique.
Cependant il existe une source de classement
très utile : les sommaires des manuels ou hors-série de
revues. L'exemple type est la collection "Que sais-je ?" qui
fournie avec chaque livre un plan du sujet tel qu'il sera traité. Même si le
point de vue peut ne pas correspondre à celui que vous cherchez, ces
sommaires sont d'excellentes bases pour élaborer des classements.
Voilà donc pourquoi et comment classer. J'espère avoir piqué votre curiosité
; maintenant vous pouvez choisir le classement qu'il vous manque pour vivre
heureux (garantie non contractuelle ;o) Je vous encourage vivement à
me donner une appréciation de ce site
pour que je puisse l'améliorer.
Pour aller plus loin :
Voir les liens de la section Général.
Version : 2 (mars 2000)
Auteur : Thomas Heitz
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